Trois personnes ont été tuées et quatre blessées vendredi à Carcassonne et Trèbes (Aude) dans une série d’attaques, revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), commises par un homme seul qui a été abattu par les forces de l’ordre.
L’assaillant, retranché dans un supermarché de Trèbes avec un gendarme pour otage, a été tué dans l’après-midi dans un assaut mené par les gendarmes du GIGN, ont annoncé à l’AFP des sources proches de l’enquête.
« Tout porte à croire qu’il s’agit d’une attaque terroriste », la première en France depuis celle de la gare Saint-Charles de Marseille (deux mortes) le 1er octobre, a réagi le président Emmanuel Macron depuis Bruxelles. « L’homme qui a mené l’attaque de Trèbes dans le sud de la France est un soldat de l’EI, qui a agi en réponse à l’appel » de l’organisation « à viser les pays membres de la coalition » internationale anti-EI, dont fait partie la France, a déclaré le groupe jihadiste dans un communiqué de son agence de propagande Amaq. L’assaillant, Redouane Lakdim, 26 ans, a agi « seul », a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb depuis Trèbes, à moins de 10 km de Carcassonne.
« Il était connu pour des faits de petite délinquance et nous l’avions suivi et nous pensions qu’il n’y avait pas de radicalisation, mais il est passé à l’acte brusquement », a-t-il ajouté. Une source proche de l’enquête avait auparavant indiqué que l’assaillant pourrait être un Marocain suivi pour radicalisation. D’après le parquet de Carcassonne, il s’est réclamé de l’EI, qui a commandité de nombreux attentats en Europe depuis 2015.
L’homme a mené ses attaques en trois temps, ont raconté à l’AFP plusieurs sources proches de l’enquête. Il a d’abord « volé une voiture à Carcassonne, tuant un passager et blessant gravement le conducteur ». Puis un peu plus loin, il a tiré sur un CRS qui rentrait d’un footing avec plusieurs collègues près d’une caserne. Le CRS a été légèrement blessé à l’épaule.
Quelques minutes plus tard, vers 11H15, il pénétrait dans un supermarché Super U de Trèbes où il « a tué deux autres personnes », un employé et un client.
Gendarme « héroïque »
Alors que les autres otages avaient réussi à prendre la fuite, il a ensuite retenu une femme. Un lieutenant-colonel de gendarmerie dépêché sur les lieux s’est alors proposé pour prendre la place de celle-ci. Vers 14H30, il a été « gravement blessé » par balles par l’assaillant, ce qui a déclenché l’assaut du GIGN, a précisé M. Collomb, en saluant l' »héroïsme » du gendarme.
Un autre militaire de l’antenne GIGN de Toulouse a également été blessé par balles à la jambe.
« Un homme a crié et a tiré des coups de feu à plusieurs reprises », a raconté une cliente du supermarché sur Franceinfo. L’assaillant, qui aurait été armé de couteaux, d’une arme de poing et de grenades, a crié « Allah Akbar » en entrant, selon un témoin cité par une source proche du dossier. La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie.
« Plusieurs dizaines » d’employés travaillaient vendredi matin dans le supermarché, un magasin de taille moyenne (environ 2.000 m2) situé un peu à l’extérieur du centre-ville de Trèbes, a précisé à l’AFP un porte-parole de Système U.
Après le déclenchement des attaques, la préfecture de l’Aude avait annoncé sur Twitter que le secteur de Trèbes « était interdit » et demandé à la population de « faciliter l’accès aux forces de l’ordre ». Selon le rectorat de Montpellier, les quatre écoles et collèges de la ville ont été confinés.
La France vit sous une constante menace terroriste depuis la vague d’attentats jihadistes sans précédent, parfois de masse, qui ont fait 241 morts depuis 2015.
La France fait partie de la coalition militaire internationale intervenant en Syrie et Irak contre l’EI, qui perd peu à peu tous ses bastions.
La prise d’otages est une stratégie fréquemment utilisée par les jihadistes: le 9 janvier 2015, deux jours après la tuerie de Charlie Hebdo, Amédy Coulibaly avait ainsi retenu les clients et le personnel de l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes. La prise d’otages avait fait quatre morts avant que son auteur ne soit abattu par les forces de l’ordre.
Sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille le 1er octobre 2017, un Tunisien de 29 ans avait tué au couteau deux cousines, avant d’être abattu par la police. L’EI avait revendiqué l’attaque, mais les enquêteurs français n’ont pas, pour l’heure, trouvé d’élément reliant l’assaillant à l’organisation jihadiste.
Source: AFP
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