Mercredi 15 Août 1945 à 9.00 (heure de Sydney), le Premier Ministre Britannique, Mr. Attlee, et le Président Truman, des Etats-Unis d’Amérique, ont annoncé la reddition du dernier partenaire de l’Axe.
A 9.15 a.m., l’Amiral Nimitz ordonnait de cesser le feu dans le Pacifique.
Suicide du Ministre de la Guerre Japonaise et démission du Cabinet Tokio.
Le Général MacArthur est nommé Commandant suprême des Forces Alliées d’occupation du Japon.
La défaite totale des Japonais apporte aujourd’hui le point final au rêve d’hégémonie mondiale des puissances de l’Axe.
Les sirènes et les haut-parleurs installés au temps où l’agression nipponne menaçait de déferler sur le continent australien, ont servi pour annoncer, trente mois après, la capitulation de l’ennemi.
Une tuerie sans excuse et sans nom, voulue par les criminels dont le seul droit était celui du plus fort, s’achève sur la déroute – ignominieuse autant que méritée – de ceux qui l’avaient provoquée.
Mais la lutte fut effroyable et les peuples tout d’abord opprimés qui, sur leur sol, en portèrent le plus grand poids, saignent et souffrent encore.
Le flux des conquêtes initiales, comparable à l’acide destructeur mordait et brûlait sur son passage et, cependant que s’unissaient les Nations pour rassembler les forces gigantesques qui porteraient la contre-offensive, c’est encore des territoires envahis que les nazis et les fascistes d’occident et d’orient soutiraient des moyens matériels pour consolider leur position.
Pourtant le reflux, commencé en Afrique, gagna soudainement en puissance sur les côtes de France le 6 juin 1944; inexorablement il s’enfla et aurait, après les coûteuses étapes du Pacifique, submergé et anéanti à jamais l’aire des vautours si, dans un suprême élan de l’instinct de conservation, le Japonais, reniant ses morts, oubliant toute autre ambition, n’avait crié grâce.
Au prix de millions de vies et de sacrifices impossibles à chiffrer, les Nations Unies viennent de reconquérir, pour la civilisation mondiale, son droit imprescriptible à la liberté.
Dans l’allégresse du succès s’exprime le soulagement si naturel des citoyens forcés au combat, des libérés qui renaissent à la vie; c’est aussi la fin d’une anxiété étouffante pour les aînés dont les enfants pourront désormais bâtir un avenir dans la paix, c’est le réveil des grands espoirs pour l’amélioration du sort de l’homme, son affranchissement moral grâce aux libertés proclamées par la Charte de l’Atlantique, devenue applicable, c’est enfin la résolution d’imprimer au monde nouveau l’impulsion décisive qui le rendra maître du progrès technique au lieu d’en être la victime.
Dans l’harmonie idéale d’un âge qui est celui de la bombe atomique, aucun déséquilibre entre l’intelligence et l’esprit n’est concevable si, à l’inverse du suicide en commun, l’on vient enfin envisager après la liquidation des épurations nécessaires, la concorde universelle.
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