Amnesty International a appelé mercredi la Papouasie-Nouvelle-Guinée à faire cesser les crimes commis contre les personnes soupçonnées de sorcellerie après le meurtre cette semaine d’une femme à coups de machette.
D’après l’association de défense des droits de l’Homme, la victime, identifiée sous le seul nom de Misila, a été tuée dans une partie reculée de la région des Highlands, où l’application de la loi laisse à désirer.
« Le meurtre brutal de Misila met en lumière l’échec patent du gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée à faire cesser la vague d’attaques dirigées contre les personnes accusées de sorcellerie et qui sont principalement des femmes », a écrit Kate Schuetze, d’Amnesty International, dans un communiqué. « Le gouvernement doit agir immédiatement pour s’assurer que les auteurs de ces attaques soient traduits en justice ».
Les défenseurs des droits se démènent de longue date contre les crimes commis les personnes accusées de sorcellerie.
En 2013, le meurtre particulièrement brutal d’une jeune femme avait apporté un nouveau souffle à leur campagne. Kepari Leniata, 20 ans, avait été mise nue, attachée, arrosée d’essence et brûlée vive devant les parents d’un garçon décédé des suites d’une maladie.
Amnesty ajoute que lors du dernier incident en date, deux autres femmes avaient également été attaquées et brièvement détenues avant de parvenir à s’enfuir.
Ces trois femmes étaient menacées depuis des mois. Accusées de sorcellerie, elles avaient reçu des menaces de mort, ainsi que leurs enfants, ce qui avait motivé en janvier l’intervention de la police.
« Le fait que les deux femmes aient échappé de justesse à la mort signifie que le gouvernement doit agir dès à présent », a souligné Mme Schuetze. « Elles doivent faire l’objet d’une protection immédiate et la police doit avoir les moyens de se rendre dans les villages isolés pour protéger les personnes à risques ».
Des cas de magie noire, de sorcellerie et de cannibalisme sont régulièrement signalés dans ce pays mélanésien pauvre. Après le meurtre de Leniata, les autorités avaient annulé une loi de 1971 prévoyant que les auteurs de meurtres commis contre des victimes soupçonnées de sorcellerie pouvaient bénéficier de circonstances atténuantes et d’une condamnation allégée.
©AFP
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