Alors que l’Australie exerce une politique d’asile controversée, le célèbre artiste et activiste chinois Ai Weiwei expose de nouvelles oeuvres sur le thème des réfugiés, dans le cadre de la 21ème édition de l’exposition the Biennale of Sydney.
Le festival international d’art contemporain le plus attendu d’Australie, the Biennale of Sydney, a débuté le 14 mars dernier. Cet événement bisannuel, régal des amateurs d’arts visuels, met cette année en lumière le travail de 69 artistes éparpillé sur 7 lieux dans la ville émeraude. L’Art Gallery of NSW, l’Artspace, Carriageworks, Cockatoo Island, the Museum of Contemporary Art Australia, l’Opera de Sydney et, pour la première fois, the 4A Centre for Contemporary Asian Art accueilleront les oeuvres de ces artistes originaires pour la plupart cette année d’Asie et d’Australie. Le japonais Mami Kataoka a été choisi en tant que conservateur pour mener ce festival sur le thème « Superposition : Equilibrium et Engagement ». Ces notions, vagues, permettent aux artistes d’explorer différentes questions entremêlées. La migration est un des sujets centraux cette année, avec notamment la venue de l’artiste dissident chinois Ai Weiwei. Comme lui, beaucoup d’artistes asiatiques ont approfondi l’intérêt politique et culturel de leur histoire personnelle avec l’Australie.
« J’ai du mal à concevoir le comportement des dirigeants australiens envers les réfugiés compte tenu de l’histoire du pays. L’Australie est une terre de migrants et sa culture promeut l’acceptation et la différence », s’est exprimé Ai Weiwei face aux journalistes lors de la présentation de ses oeuvres.
Le célèbre artiste chinois revient cette année avec un travail axé sur les réfugiés. Il explique que son histoire personnelle lui fait ressentir une connexion émotionnelle avec ces individus démunis. Il a en effet lui aussi connu l’expérience de réfugié. Né en 1957, il a grandi pendant la révolution culturelle chinoise. Sa famille et son père, poète renommé, sont exilés dans le désert de Gobi alors qu’il n’a qu’un an. Ils vivront 16 ans dans un camp de travail. Il part ensuite en Occident où il devient un célèbre artiste tout comme un influent activiste politique contre le régime chinois.
Ses oeuvres, exposées jusqu’au 11 juin sur Cockatoo Island, se révèlent être des messages forts adressées aux dirigeants australiens sur la question du traitement des demandeurs d’asile.
L’une d’elles, intitulée Law of the Journey, représente un gigantesque canot pneumatique, comme ceux utilisés par les migrants pour traverser la Méditerranée ou rejoindre l’Australie, rempli de 300 immenses corps gonflables d’hommes, femmes, enfants et bébés. Le tout est monté sur une base en bois sur laquelle figure des citations attestant de l’importance d’une politique humanitaire pour les réfugiés.
« Il n’y a aucune excuse valable pour une politique qui ne se soucie pas et ne protège pas les droits de l’Homme élémentaires », a ajouté l’artiste chinois face aux journalistes.
Son documentaire, nommé aux Oscars et intitulé « Human Flow », est également diffusé à Sydney dans le cadre du festival d’art contemporain. C’est un résumé choc des conditions actuelles désastreuses des réfugiés dans le monde entier. Avec des travellings impressionnants de camps de réfugiés en Grèce ou au Bangladesh, mais également au Kenya ou encore en Irak, et une parole laissée aux principaux acteurs, le documentaire tente de réveiller les consciences. « Où est passée notre humanité au 21ème siècle ? L’a-t-on oublié ou a-t-on cru qu’elle était acquise ? », s’interroge Ai Weiwei.
Le festival d’art contemporain propose à travers le travail de ses 69 artistes un vaste mélange d’oeuvres artistiques comprenant entre autres productions audios déconcertantes, spectacle visuel entre quatre écrans, ou encore oeuvres mixant culture asiatique et aborigène. Tous les détails des travaux des artistes et des lieux d’exposition sont disponibles sur le site the Biennale of Sydney.
Source : abc.net.au
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