Célèbre distillerie française connue pour la qualité de ses spiritueux et pour son esprit avant-gardiste, Massenez, née en 1870 en Alsace, exporte désormais dans plus de 110 pays. Pour célébrer ses 150 ans, certaines des entreprises collaborant avec la marque ont organisé de grands événements dans leur pays. Le premier s’est déroulé à Beneath Driver Lane ce 24 février à Melbourne, avec une compétition de cocktails organisée par Cerbaco, partenaire historique de Massenez depuis une cinquantaine d’années. Le gagnant, Tom Gibbs, a remporté un voyage de trois jours de célébration en Alsace. Nous avons interviewé son chaleureux CEO Bernard Baud, au parcours atypique.
L’Australie est le troisième pays dans lequel vous exportez le plus. Pourquoi ?
C’est toujours des histoires d’hommes avant d’être des histoires de produits. Nous avons une relation historique avec l’Australie et Cerbaco, qui a apporté Massenez sur l’île-continent il y a cinquante ans. Cette arrivée a marqué une génération de pionniers dans le domaine de la liqueur, ingrédient qui matche bien avec les cocktails, très appréciés ici.
Vous avez été musicien et chef d’orchestre, vous avez fait des études de biologie; vous êtes maintenant chef d’entreprise. Votre parcours singulier est-il un atout à la direction d’une distillerie ?
Lorsqu’on est chef d’orchestre, on apprend à passer au-dessus de tous les aléas du métier pour créer une harmonie. Tous les musiciens sont égaux et jouent dans le même but. C’est un métier où l’exigence et de mise. J’essaye d’appliquer ce que j’ai appris de cette expérience dans mon entreprise, en oubliant l’idée d’un rapport de force et en privilégiant l’aide, le fait d’intéresser l’équipe et nos clients, de mettre en place une sorte d’orchestre d’entreprise. On m’a reproché cette approche au départ mais elle est désormais très appréciée. Le rapport humain n’est pas contradictoire du tout avec l’exigence, bien au contraire.
Qu’appréciez-vous particulièrement dans votre rôle de chef d’entreprise chez Massenez ?
La création, l’innovation, qui me rappellent la création musicale. Si l’on crée dans une entreprise, on apporte de la valeur ajoutée. Il faut être visionnaire, faire comprendre la nécessité, le changement.
A ce propos, votre distillerie est assez avant-gardiste. Manou, première femme à la tête de Massenez, a apporté une touche féminine aux spiritueux, autrefois très masculins, virils. Avec votre équipe, vous avez lancé la gamme Garden Party, des eaux-de-vie et liqueurs de légumes et de plantes en 2016. Quelles sont les clés de l’innovation ?
L’inspiration vient du regard et de l’écoute qu’on a du marché, des clients. C’est un jeu de piste permanent ! L’innovation est un véritable moteur pour l’entreprise.
Qu’est-ce qui fait la signature de Massenet, la différencie des autres distilleries ?
Notre histoire : Massenez existe depuis 1870. Nos produits en sont le reflet et en ce sens ils sont uniques. Elle crée aussi un savoir-faire dans l’écoute, l’ouverture – des aspects que l’on retrouve dans la liqueur ensuite. Notre sensibilité est peut-être aussi notre marque, on cherche à partager une émotion à travers nos liqueurs. Il me semble vain de juger un alcool comme étant meilleur ou moins bon car ça voudrait dire que le goût serait normé.
Les modes de consommation ont-il changé ?
Beaucoup ! Avant en France, on dégustait très souvent le produit pur, sans rien y ajouter. L’ère est maintenant à la mixologie, on mélange des saveurs déjà existantes pour créer quelque chose de nouveau. Un peu comme notre société, qui est maintenant beaucoup plus multiculturelle. Dans le monde des alcools, on évolue aussi vers plus d’ouverture, on désacralise le spiritueux en lui même pour mieux revenir à l’essence.
Crédit photos : Serge Thomann
Pour plus d’informations sur Massenez et Cerbaco, cliquez ICI et ICI.
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